Résumé. Aujourd'hui nous pouvons inscrire les œuvres audiovisuelles produites au cours du dernier demi-siècle dans le domaine documentaire. Mais la transcription, sur un autre support, d'une œuvre fixée sur bande analogique met en contact deux systèmes : le système historique, analogique, dont l'œuvre est une manifestation, et le système de remédiation, formé par la nouvelle technologie, par l'ensemblœe des connaissances et des moyens disponibles à une époque, et dans le lieu où est opérée la retranscription de l'œuvre dans le nouveau médium. Dans ce contexte, nous concevons la reconnaissance comme l'acte intentionnel qui mène à découvrir et à identifier un document audio et à le comprendre comme mémoire et témoignage d'un système résultant des conditions techniques et théoriques. Sous cet angle de lecture, la restauration audio apparaît comme la méthodologie de la reconnaissance des œuvres musicales enregistrées. Dans cet article, deux exemples sont donnés : Al gran sole carico d'amore, œuvre emblématique du théâtre de Luigi Nono des années 1970, et l'œuvre mixte Jour, Contre-jour de Gérard Grisey. Pour finir, les différentes approches possibles des témoignages sonores - conservative, documentaire, reconstructive, sociologique, esthétique - sont présentées sous forme d'une grille qui permet de faire apparaiÌ‚tre le degré de variation subi par l'information dans un dia-système de remédiation.
